6.12.2021
Des Investissements directs étrangers (IDE) en Afrique en baisse mais de réelles opportunités existent, notamment dans les secteurs industriels, des infrastructures et de l’énergie
La pandémie de Covid-19 a impacté négativement les IDE en Afrique en 2020 qui ont diminué de 16% par rapport à 2019 pour s’établir à $40 Mrds (contre $47 Mrds en 2019).
En Afrique de l’Ouest, la diminution des IDE a été de 18% mais le total des investissements atteint tout de même $9.8 Mrds. Le Nigéria avec $2.4 Mrds et le Sénégal avec $1.5 Mrd ont bénéficié de flux entrants plus élevés. Dans le cas du Sénégal, l’augmentation est en relation avec des investissements dans l’énergie.
Fait intéressant, l’Afrique centrale est la seule région d’Afrique qui a enregistré une augmentation des IDE en 2020, avec un total de $9.2 Mrds end 2020 contre $8.9 Mrds en 2019. La hausse des IDE en République du Congo (19% pour atteindre $4 Mrds) a contribué à ce résultat positif.
Fait notable, les investissements dans les énergies renouvelables ont augmenté de 28% pour atteindre $11 Mrds en 2020 contre $9.1 Mrds en 2019.
Malgré les prévisions d’une faible reprise de l’investissement en 2021, certains facteurs positifs permettent d’envisager une augmentation des IDE d’ici 2022 et un retour au niveau pré-pandémie, notamment:
- Hausse attendue des produits de base en particulier dans le secteur de l’énergie avec pour corollaire une augmentation des investissements dans les ressources naturelles
- La mise en oeuvre de projets annoncés en 2021 ou qui ont été retardés en raison de la pandémie
La République Démocratique du Congo, un chantier à ciel ouvert
Pour ce qui concerne plus particulièrement la République Démocratique du Congo, des efforts considérables sont faits pour réhabiliter et moderniser des infrastructures de base afin de consolider l’intégration économique du pays. A ce titre, le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement (www.AfDB.org) a approuvé, le vendredi 26 novembre 2021 à Abidjan, l’octroi de $99,39 Mios à la République démocratique du Congo pour la réalisation de la phase I, entre Bukavu et Nyamukubi, du Projet d’aménagement de la route Bukavu-Goma.
Le projet a un double objectif de désenclavement des provinces du Nord et du Sud–Kivu et de réduction de la pauvreté dans ces provinces. Il vise notamment à améliorer le niveau de services de la chaîne logistique de transport sur l’axe routier entre Bukavu et Goma ainsi que les conditions de vie des populations de la zone d’intervention du projet.
Dans les autres domaines du transport, on note des besoins en matière de voies ferrées (5000km dont + 95% sont à moderniser ou réhabiliter, pour les voies maritimes et fluviales dont 16’000km sont à baliser, draguer et à exploiter et pour le trafic aérien dont la plupart des infrastructures nécessitent une réhabilitation ou une modernisation.
Felix Tshisekedi, le Président bâtisseur
Entretiens du Vice-président de la Banque Mondiale pour l’Afrique orientale et australe, M. Hafez Ghanem et le Président Félix Tshisekedi à Kinshasa en novembre 2021
Satisfaite des progrès accomplis par la RDC en matière de gouvernance et de réformes économiques, la Banque Mondiale prévoit d’accélérer ses projets de financements en RDC. A ce stade, le portefeuille de cette institution comprend 20 projets en cours d’exécution pour un total de $5.2 Mrds. D’une manière générale, la Banque mondiale constate que le gouvernement instaure des réformes importantes an matière d’investissements dans les infrastructures, notamment l’accès universel à l’électricité, à internet, à l’autonomisation des femmes et dans le capital humain. Les autorités ont assuré la Banque mondiale de leur volonté de légiférer en vue d’attirer les investissements privés et d’améliorer la gouvernance.
De $1.5 Mrd en 2020, la Banque mondiale prévoit d’atteindre un peu moins de $2 Mrds d’investissements en 2021, passant des secteurs sociaux financés précédemment (en particulier dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la protection sociale) au développement des infrastructures physiques, notamment du secteur routier, électrique, humain et d’internet. En matière d’énergie renouvelables, les autorités de la RDC ont sollicité la Banque Mondiale pour développer de petites centrales hydrauliques et solaires. L’objectif est de faire passer le taux d’accès de la population à l’électricité de moins de 20% actuellement à 100% dans 8 ans.
Photo ci-dessus: Ambassadeur Jean-Paul Carteron, Président-Fondateur du Crans Montana Forum lors d’entretiens avec le Président Felix Tshisekedi
Conclusions
On relève à la lecture de cet article que, malgré une diminution non négligeable des IDE entre 2020 et 2021, des possibilités d’investissements se présentent notamment en Afrique centrale et de l’Ouest dans les domaines de l’énergie, des infrastructures et des communications qui sont susceptibles d’offrir de belles perspectives à différents secteurs industriels.
Des progrès ont été accomplis en matière de gouvernance et de réformes économiques, notamment en RDC, qui sont saluées par la Banque Mondiale et qui devraient favoriser le climat des investissements dans ce pays.
Sources: jeuneafrique.com, africainvestmentforum.com,
https://news.un.org/fr/story/2019/09/1052652
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