L’Espagne au travers de sa stratégie « Focus Afrique 2023 » a placé, au printemps 2021, le continent africain au sommet de ses priorités et souhaite y être la tête de pont de l’Union Européenne. A cette fin, elle veut s’associer aux grands projets économiques du continent, à commencer par ceux de l’intégration économique incarnée par la Zone de Libre-échange continentale africaine (ZLECAF). De même, elle est prête à soutenir l’investissement privé sur le continent, en particulier dans les secteurs des énergies renouvelables et de l’industrie manufacturière et veillera à renforcer son assistance technique dans les domaines prioritaires pour l’Union africaine et la Cedeao.
De son côté, la Côte d’Ivoire et l’Italie développent avec ENI (Ente Nazionale Idrocarburi ) l’exploitation du gisement Baleine qui devrait entrer en service dès 2023 et qui comprend des réserves estimées à 1.5-2 milliards de barils de pétrole et à 2’000 milliards de M3 de gaz. Afin de compenser les émissions dues à l’exploitation de ce gisement, il est prévu de ménager des puits carbone naturels au travers de la protection renforcée de forêts et de mangroves et de fournir des efforts en vue de limiter la déforestation. Il est par ailleurs prévu de développer le traitement écologique des déchets agricoles et agrico-industriels.
Plus prometteur en matière de développement durable et de limitation des gaz à effet de serre est le projet de production d’hydrogène développé en Namibie par France Hydrogène. Selon la responsable des relations institutionnelles de cette instance, au-delà des aspects techniques encore à préciser, la question de l’acheminement de ce combustible jusqu’en Europe nécessitera de mettre en place une chaîne d’approvisionnement conséquente et encore onéreuse. Bien que transporté sous forme d’hydrogène liquide par des cargos fonctionnant au fuel, il est destiné à décarbonner des processus industriels dans le raffinage, la chimie ou la fabrication d’acier ce qui, au final, permet d’espérer un gain largement supérieur aux émissions produites lors son acheminement. Quand certains pays d’Europe voient la production d’hydrogène vert en Afrique comme un moyen de décarbonner leur industrie, la France y voit, elle des marchés à conquérir.
L'émergence des fonds solidaires en Afrique…
Pour conclure cet éclairage sur les nouvelles possibilités d’investissements en Afrique, des entreprises se tournent vers le secteur dit « social et solidaire » comme en témoigne l’exemple d’Andreata Muforo, une ressortissante zimbabwéenne installée au Kenya. Diplômée de la Stanford Graduate School of Business, elle collabore à un fonds d’investissement tourné vers l’Afrique dans des secteur qui peinent à trouver des soutiens financiers. Face aux banques qui exigent des garanties, ces entreprises n’ont le plus souvent pas grand chose d’autre à offrir que leur projet.
Des secteurs aux investissements financiers jugés plus risqués, mais aux impacts bien plus importants pour Andreata Muforo. « Notre fonds recherche des entrepreneurs en Afrique qui créent des entreprises et pénètrent de grands marchés en mal d’investissements comme la santé, l’éducation, les services financiers et qui utilisent la technologie. Et pour Andreata Muforo, investir dans des secteurs sociaux n’est pas synonyme de perte. Une des entreprises dans lesquelles elle a investi il y a quatre ans vient de lever 200 millions de $ et est désormais valorisée à hauteur de 1.5 milliard de $….
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