28.1.22
Après une année 2020-2021 plombée par la baisse des revenus des hydrocarbures, le groupe pétro-gazier public algérien Sonatrach retrouve de l’ambition et annonce vouloir investir 40 milliards de dollars entre 2022 et 2026 dans l’exploration, la production et le raffinage de pétrole et la prospection et l’extraction de gaz, a indiqué lundi 3 janvier son PDG, Toufik Hakkar, à la chaîne de télévision internationale algérienne AL24 News. Il a précisé que le « tiers de ces investissements » impliquera des partenaires étrangers. « La plus grosse part sera consacrée à l’exploration et la production pour préserver nos capacités de production, ainsi qu’à des projets dans le raffinage pour répondre à la demande nationale en carburant », a-t-il précisé.
Illustration de ce changement de cap, à la mi-décembre, le géant des hydrocarbures a signé un contrat de production pétrolière d’un montant de 1,4 milliard de dollars avec le groupe italien Eni, ainsi qu’un accord de coopération dans la transition énergétique. Le contrat couvre une superficie totale de 7 880 km2 dans la partie sud du bassin de Berkine (sud), où Sonatrach et Eni opèrent depuis 2013. Il s’agit du premier contrat entre les deux partenaires depuis la promulgation, en novembre 2019, d’une nouvelle loi sur les hydrocarbures introduisant le partage de production.
Des exportations en hausse
Globalement, les nouvelles sont donc bonnes pour l’Algérie sur le plan des hydrocarbures. Ainsi, les recettes du groupe ont augmenté de 70 % en 2021 grâce à une hausse de 19 % de ses exportations en hydrocarbures. Au total, le géant Sonatrach a exporté pour 34,5 milliards de dollars en 2021, contre 20 milliards de dollars en 2020. Toufik Hakkar a expliqué que le prix moyen du baril de pétrole était de l’ordre de 70 dollars, mais « la stratégie de Sonatrach se fonde sur un prix de 50 dollars pour éviter toute fluctuation du marché ».
Quatrième puissance économique du continent africain, le pays est particulièrement exposé aux variations des prix des hydrocarbures du fait de sa dépendance à la rente pétro-gazière, qui représente plus de 90 % des recettes extérieures. Le rebond récent du brut a permis de résorber le déficit commercial algérien, qui s’est contracté « de 10,504 milliards de dollars fin septembre 2020 à 1,571 milliard de dollars en septembre 2021 », avait indiqué fin décembre la Banque d’Algérie.
Importants investissements en Libye
Dans cette interview, le patron du groupe a également annoncé des démarches de la Sonatrach « en vue de son retour en Libye », où elle a suspendu la plupart de ses activités en 2014. Selon le PDG du géant pétrolier, une délégation du groupe se rendra sur place d’ici la fin février afin de préparer avec son partenaire la NOC, la compagnie nationale libyenne, les « conditions de retour en vue de sécuriser les travailleurs et les équipements ». Il a souligné que le groupe algérien avait « engagé d’importants investissements en matière de prospection de pétrole et de gaz » en Libye et qu’il n’allait pas « laisser ces découvertes sans développement ».
Le plan de Sonatrach sur 4 ans prévoit, entre autres, une raffinerie à Hassi Messaoud (le plus grand gisement de pétrole en Algérie) et une extension de la raffinerie de Skikda (nord-est) destinée à convertir certains dérivés en carburants, a ajouté Toufik Hakkar.
Un turbocompresseur pour approvisionner l’Europe
Autre annonce : Sonatrach compte, par ailleurs, mettre en service en janvier le quatrième turbocompresseur du gazoduc Medgaz, qui transporte le gaz algérien vers l’Espagne et le Portugal. Ce turbocompresseur permettra d’assurer les approvisionnements du marché espagnol conformément aux quantités contractuelles, estimées à 10,5 milliards de mètres cubes, et de répondre aux éventuelles demandes de quantités supplémentaires, a ajouté le patron.
Source: realites.com.tn
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