11.1.22
(Extraits d’un Policy Brief 12/21 rédigé par le Policy Center for the New South, Rabat)
Le gouvernement de coalition, qui succède à seize années d’un pouvoir fort présidé par Angela Merkel, rebat les cartes pour les relations de l’Allemagne avec le continent africain. Premier pays exportateur de l’Union européenne et troisième du monde, l’Allemagne souhaite faciliter la tâche des entreprises et encourager les échanges commerciaux. L’inquiétude vis-à-vis de la Chine et les déboires enregistrés dans les années 2010, et plus particulièrement ä compter de 2014, avec la Russie ne devraient que rehausser l’importance accordée ä l’Afrique, continent dont les perspectives de croissance sautent aux yeux (et ont fait l’objet de diverses études).
L’Allemagne est intéressée par la future Zone de Libre-Echange continentale africaine (ZLECA). Elle est sensible au dynamisme que le Maroc a montré en tissant un ensemble d’accords bilatéraux, tout comme elle l’est d’ailleurs aux dynamiques à l’oeuvre dans l’Est africain.
Du fait de ses excédents commerciaux l’Allemagne n’a pas peur d’importer son énergie. Ceci en fait un partenaire naturel des projets d’exportation d’énergie à partie du Maghreb (électricité, hydrogène notamment) et il est important de sensibiliser les partis de la coalition à ces projets. La période qui s’ouvre ne sera pas avare en opportunités, mais pour avancer avec un pays épris de patience et de méthode, les mêmes qualités seront, le plus souvent, requises à son endroit….
(Extraits d’un article paru le 28.11.2021 dans Deutsche Welle)
La mise en place d’un gouvernement de coalition en Allemagne a fait l’objet d’un contrat détaillé et qui engage les partis pour les quatre prochaines années. L’article de la DW relève toutefois que bien que l’Afrique ne reçoive que 4 mentions dans ce contrat (contre plus de 40 dans la coalition précédente), le gouvernement devrait appliquer une politique de continuité dans ce domaine, notamment pour ce qui a trait aux migrations, au développement et à la sécurité.
Dans le domaine du développement, ce sont des projets liés au climat qui devraient jouer un plus grand rôle que jusqu’à présent, notamment au travers de projets de reboisement financés par le biais de fonds de compensation appropriés. Du coté des organisations d’aide au développement, on aimerait améliorer les interactions dans le domaine de la santé et renforcer la formation.
Quant aux institutions, c’est là aussi la continuité à laquelle il faut s’attendre, au travers d’une coopération renforcée avec l’Union Africaine, d’un soutien au développement de la zone de libre-échange en Afrique et d’une aide accrue à la zone de conflits au Sahel. Même si, selon un expert, le rapport en question ne mentionne pas le fait que les pays africains mettent en place leurs propres mesures et ne compteraient plus autant sur la coopération pour leur développement.
Pour sa part, l’économie regrette en revanche que le Fonds pour les investissements allemands en Afrique, mis en place par le gouvernement Merkel, ne figure plus dans l’accord de coalition. Certes les domaines de la santé et de l’éducation sont importants pour l’Afrique, mais un développement durable doit aussi englober des places de travail et des perspectives d’évolution et pour cela, il faut des investissements., Or il n’en est plus question dans l’accord en question selon un expert.
Comments
You can follow this conversation by subscribing to the comment feed for this post.